Le début du voyage

Brisevive fut surpris des paroles de Léopole. D'après lui, il ne manquait pas de livre. Il fut aussi surpris de la rapidité avec laquelle Léopole avait repéré, un livre manquant alors qu'il n'était pas présent quand Brisevive les avaient rangés

*Cet homme m'inspire moins confiance tout à coup... Ne serait-il pas entrain de monter une mascarade visant à me faire porter le chapeau?*

"Ecoutez Maître Léopole, d'après mes souvenir et mon rangement d'hier, il ne semble pas manquer de livre. Je ne remet pas votre parole en doute mais êtes vous sûr qu'il n'est pas parmi ceux rangés? Parce que nous, c'est-à-dire Sir Morial et moi n'avons absolument rien entendu"

Se sentant quand même attaqué par les propos de Léopole, Brisevive ajouta d'un ton neutre

"Je suis assez surpris de la rapidité avec laquelle vous avez conclu à la disparition de ce livre sans même avoir dérangé les piles de livres que j'ai faites hier?"

Brisevive ne savait pas s'il avait été trop loin avec cette phrase et se préparait à un déluge d'insultes en tout genre

Brisevive se précipita derrière Léopole et entreprit cette fois ci la fouille du chariot, à la recherche d'indices. Il se dit que si quelqu'un été entré durant la nuit, il y aurait peut-être des traces. Il avait toujours du mal à comprendre comment quelqu'un avait pu prendre ce livre sans tout démonter. Il réfléchissait à haute voix

"Si quelqu'un a pris ce livre c'est donc que cette personne sait lire. Ensuite le voleur n'a pris que ce livre, c'est donc qu'il venait le chercher en particulier. Dites-moi Léopole, avez-vous parlé de ce livre à qui que se soit récemment? Parce que si ce n'est pas moi c'est donc quelqu'un qui savait que vous possédiez ce livre... Peut-on lancer des sorts à partir de cet ouvrage?

Brisevive resta complètement interloqué pendant quelques instants... d'un coup le monde s'était effondré puis deux secondes après tout été rentrer dans l'ordre. Il bredouilla

"N... Non...Non non ce n'est pas grave Maître Léopole. ça arrive à tous le monde"

* C'est ça oui, ça n'arrive pas à tous le monde ce genre de trucs... Si tout le voyage se fait comme ça, ça va être folklorique...*

Brisevive, un peu renfrogné, se remit alors en tête de classer les livres de la même manière qu'il l'avait fait la veille au soir. il était comme cela sûr de ne pas s'embrouiller l'esprit. Il avait vraiment hâte de partir

Une bonne demi-heure plutard, Brisevive avait fini la liste des ouvrages de Maître léopole (on ne sait jamais avec cet homme...) et alla le voir

"Maître Léopole, j'ai fait la liste des ouvrages que vous possédez, j'ai pris soin de noter celui que vous aviez préter à votre ami. De cette manière, on évitera peut-être la panique de tout à l'heure"

Brisevive n'avait aucune intonnation particulière, comme si c'était son travail de faire ça et qu'il rendait des comptes à son patron. Puis il ajouta

"Je pense que nous sommes prêt à partir maintenant. Il ne reste plus qu'à ce que Stannis prenne place dans la chariot et tout est prêt"

*enfin j'espère qu'il n'y aura pas d'autres soucis"

Brisevive compris que Stannis arrivait en l'entendant poser (hurler?) sa question. Il sortit la tête du chariot en déplaçant une bâche et s'exclama

"AHHHH! Stannis, comment allez-vous ce matin, j'espère que le réveil n'a pas été trop difficile!"

Puis il lui fit signe de s'approcher et lui dit à voix basse

"Maître Léopole semble parfois perdre la tête, j'espère qu'il ne va pas nous refaire un coup similaire durant le voyage...

Il ouvrit complètement la bâche et montra à Stannis l'espace qui lui était réservé

"Tenez, est-ce que cette place vous suffira? Parce que je dois encore rentrer ces deux malles là. Si ça vous va, pourriez-vous m'aider à les ranger ici et ici? plus vite elles seront dedans, plus vite nous partirons."

Puis il ajouta

"Au fait, voici le système qui vous permettra de faire tomber la bâche rapidement en cas d'attaque de la caravane. Il suffit de tirer comme ça et le tour est joué. Je pense que notre système devrait résister à votre force et puis de toute façon, si ça n'est pas le cas, la bâche tombera de toute façon"

Brisevive tâta en même temps les muscles du bras de Stannis et souria de sa blague absolument surprenante de banalité et de nullité

Brisevive hocha la tête aux paroles de Sir Morial. Il ne comprenait pas pourquoi les autres caravanniers mettaient tant de temps à préparer le voyage.

*Ce n'est pas le jour du départ que l'on prépare ce type de voyage. C'est encore la faute des femmes*

Il sourit de ce préjugé hautement mesquin. Puis à l'attention de ces deux compères

"Si vous n'y voyez pas d'objection, je vais me mettre à lire, ça fera peut-être passer le temps un peu plus vite. En plus ces livres semblent regorger de contenu magique, c'est peut-être une chance pour moi d'apprendre deux ou trois choses intéressantes. Mais n'hésitez pas à me déranger si vous avez besoin de mon aide "

Il sortit son livre, sur lequel il avait noté le nom des ouvrages que possédait Maître Léopole, et se mit en quête d'un avec un contenu ésotérique. Il commença à en lire un qui lui semblait sympathique...(s'il est vraiment très sympathique, il prend des notes )

Brisevive s'arrêta de feuilleter le livre, mit un "marque ta page" et se tourna en direction de Stannis, il n'avait absolument pas l'air énervé car il aimait avoir ce genre de discussion

"Vous voyez Mr Stannis, la connaissance peut s'acquérir de deux manières différentes, par l'expérience et par la lecture. N'ayant pas beaucoup d'expérience, je me rabat donc sur la lecture."

Il sourit...

"La lecture apporte plein d'autres choses aussi comme l'imagination ou encore l'hypnose... pas besoin de bière et autres tabacs euphorisants pour s'évader, rêver, un livre suffit amplement. En plus, la plupart des savoirs magiques sont écrits dans des ouvrages. Ils sont donc essentiels pour le jeune magicien que je suis. On peut aussi avoir accès à d'autres savoirs comme ceux de la géographie, de la chasse, de la philosophie... enfin tous ce qui existe dans notre monde. ça ne vous parait pas intéressant de pouvoir apprendre des choses assis, ici, sans avoir à vous déplacer?"

Puis, sans attendre la réponse de Stannis

"Savez-vous lire Mr Stannis?"

Il savait que la réponse était probablement non aux vues de la question du minotaure. Il espérait juste créer en lui, un engouement quelconque pour cet art occulte (pour certains) qu'est la lecture

Maître Gent, Maître Rusard et sa douce épouse Sélène virent arriver Sir Morial sur sa monture. Maître Gent alla à sa rencontre, un grand sourire sur ses lèvres :



« Bonjour à vous, Sir Morial ! J’espère que la nuit s’est passée sans encombre. J’ai appris l’incident de ce matin avec Maître Léopole. Il faut l’excuser, c’est un homme charmant, mais son grand âge lui joue parfois de mauvais tour, surtout en ce qui concerne sa mémoire. »

Les époux s’étaient, eux aussi, rapprochés, et lui avaient souhaité le bonjour.



Le marchand bedonnant, remis, apparemment de sa frayeur d’hier en voyant la note faramineuse qu’avait laissé Stannis à l’auberge, avait l‘air d’une humeur joviale, sans doute dû au départ imminent de la caravane. Il repris donc sur un ton enjoué :

« J’espère que vous êtes fins prêt, mon bon ami. Maître Rusard et son adorable épouse que voici vont prendre place sur le chariot contenant notre marchandise. Pour ma part, je me joindrais au conducteur du chariot se trouvant devant celui-ci. Mais trêve de discussion, je vois que tout le monde se prépare pour le départ. »

Les trois compères prirent donc congés du chevalier et se dirigèrent vers leurs attelages respectifs. Après quelques minutes durant lesquelles les retardataires se dépêchaient de rassembler leurs affaires et leurs bêtes, la caravane s’ébranla enfin.
L’air était encore chargé de la rosée matinale qui illuminait la nature de milliers de perles translucides. Les premiers rayons du soleil chatouillèrent bientôt e nez des voyageurs, et le ciel, où couraient quelques rares nuages immaculés, semblait souhaiter le bon voyage à l’équipée qui se profilait le long de la route.
Des hommes, d’humeur joyeuse, se mirent à chanter, accompagnés du bêlement des moutons et des chèvres que les chiens rassemblaient au sein d’un troupeau.
Les conditions paraissaient tellement bonnes que les marchands en oublièrent les risquent possibles que comportaient ce genre d’expédition.
Au bout de quatre ou cinq jours, après une courte halte à Theigaard, le temps de se ravitailler en eau, la caravane atteignit un bosquet d’arbres qu’elle devait longer sur deux ou trois kilomètres sur sa droite. A gauche de celle-ci, s’étendait une immense prairie d’herbes hautes parsemées de fleurs des champs aux couleurs éclatantes, qui se trouvait au pied de la chaîne de montagne qu’on appelait Elkholm.

Alors que l’ensemble des marchands et des chariots avaient pénétré dans le périmètre de la haie d’arbres centenaires, un long sifflement se fit entendre, puis un autre lui répondit aussitôt.
Les buissons bruissèrent avant d’ouvrir le passage à cinq brigands, tous plus hargneux les uns que les autres, qui menacèrent les marchands en se précipitant, chacun sur un chariot.
Quelques uns mirent la main à leur côté et décidèrent bravement de défendre leurs marchandises.

L’un des bandits, une brute épaisse, surgit devant la monture de Sir Morial qui se trouvait à la droite du chariot de Maître Rusard, brandissant une lourde épée devant lui en poussant un cri de guerre qui effraya le cheval. Celui-ci se mit à cabrer.



Le chef des voleurs, une masse de muscle brut, le crâne chauve et portant une énorme hache à deux mains, lança quelques ordres à ses sbires :




Il se dirigea ensuite vers le chargement précieux de Maître Rusard.

Stannis se mit en position de combat. Tant pis, il avait essayé d'éviter l'affrontement avec les bandits mais ceux-là ne l'avaient pas entendu de la même oreille.

Comme toujours, la concentration de Stannis s'accentuait dans les affrontement qu'il faisait.
Il se mit à prendre appui sur un pied puis l'autre afin d'avoir une mobilité et une rapidité suffisante lors du premier assaut.
Son adversaire maniait la hache, comme lui, ce qui permettait de connaître les mouvements d'armes classiques. C'était autant un avantage qu'un inconvénient car il en était de même pour le chef qu'il combattait.

Stannis tendit un appât pour voir si son ennemi pouvait mordre dedans. Il avait appelé Stannis un monstre donc il ne devait pas connaître les minotaures. Il pouvait, donc, penser que des guerriers aussi gros pouvait être empâter.
Aussi, Stannis inclina légèrement la tête, à la manière d'un bovin, frotta une fois son pied sur le sol puis fit mine de charger avec ses cornes. Au lieu de cela, lorsqu'il verrait son ennemi prêt à s'écarter et à donner un coup de taille avec sa hache, il ferait un bond de côté pour taper l'une des jambes du bandit.
Bien sûr, si l'homme ne marchait pas dans la feinte, Stannis prendrait un mouvement tournant afin de reprendre un mouvement d'attente.